En cette mi-année de 2025, une question secoue les marchés mondiaux : le dollar américain (USD), roi incontesté des devises depuis des décennies, est-il en train de perdre sa couronne ?
Depuis le début de l’année 2025, le USD perd plus de 10% contre les autres devises principales. Le dollar américain voit sa valeur refuge remise en question, avec une ruée vers l’or par les banques centrales et l’envolée fulgurante des cryptos. Les bonds du trésor américain, jadis des piliers de la finance mondiale, ne cessent de perdre en valeur, face à la dette écrasante des États Unis qui s’élève à 37 trilliards de dollars(120% du PIB) et un déficit fiscal annuel de 2 trilliards de dollars (7% du PIB).
La dé-dollarisation, ce phénomène consistant à réduire la dépendance au dollar dans les transactions et les réserves mondiales, prend de l’ampleur. Mais d’où vient cette tendance ? Pourquoi s’accélère-t-elle maintenant ? Et que signifie-t-elle pour le commerce international, surtout pour les PME comme vous ? Plongeons dans cette révolution monétaire avec Keewe pour démêler le vrai du faux.
L’USD est devenu la monnaie de réserve mondialeaprès la Seconde Guerre mondiale avec les accords de Bretton Woods (1944). Ancréà l’or, son statut est renforcé avec la domination économique mondiale desÉtats-Unis. Mais en 1971, Nixon abandonne l’étalon-or, laissant le dollarflotter sur la confiance en l’économie américaine. Pendant des décennies, ça amarché : en 2000, l’USD représentait 70 % des réserves mondiales (Banque desrèglements internationaux, BRI).
Pourtant, des fissures sont apparues. La crise de2008 a semé le doute, les sanctions contre l’Iran (2010) et la Russie (2014)ont irrité, et le gel des 300 milliards d’USD de réserves russes en 2022 a été la goutte d’eau. Les nations se demandent : et si l’USD devenait une arme trop risquée ?
Plusieurs facteurs, amplifiés par les événements récents, propulsent la dé-dollarisation.
D’abord, les sanctions unilatérales des États-Unis. Selon Bloomberg (mai 2025), la Chine et la Russie réalisent désormais 55 % de leurs échanges en yuans, fuyant un dollar perçu comme une épée de Damoclès.
Ensuite, la montée des économies émergentes: les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) pèsent 26 % du PIB mondial (FMI, 2024) et veulent leur mot à dire.
Ajoutez la volatilité monétaire : les hausses de taux de la Fed (5,5 % en 2023) ont fait chuter la part de l’USD dans les réserves à 58 % (BRI, avril 2025).
Mais les nouveautés de 2025 ajoutent du carburant. L’absence de soutien par l’or depuis 1971 rend le dollar vulnérable, un point soulevé par Financial Times (juin 2025). L’inflation US, à 2,5 %en mai 2025 (Reuters), ronge sa valeur.
La dette américaine, qui dépasse 37,5trillions USD (Financial Times, 10 juin 2025), inquiète les investisseurs. Moody’s a même dégradé la perspective de la dette US à "négative" en mars 2025 (The Edge), signalant une qualité en chute libre.
Et que dire de la politique erratique de Trump ? Ses tarifs douaniers "Liberation Day" (10-20 % sur les importations, Financial Times, 8 juin 2025) ont affaibli le dollar, le faisant plonger à 1.15 USD/EUR (Bloomberg, 23 mai 2025). Ces chocs poussent les pays à diversifier leurs devises plus vite que jamais.
La dé-dollarisation n’est plus une théorie : ellese concrétise. Les banques centrales remplissent leurs coffres d’or, reflétantune méfiance croissante envers le dollar et les devises fiat. Selon Bloomberg(10 juin 2025), les réserves d’or mondiales des banques centrales ont augmentéde 483 tonnes au premier trimestre 2025, portées par la Russie (24 % de sesréserves, Reuters, avril 2025) et la Chine, qui a ajouté 90 tonnes en mai(Financial Times, 9 juin 2025).
Par ailleurs, la Chine et la Russie troquent 55 %de leurs échanges en yuans (Bloomberg, mai 2025), tandis que l’Inde paie son pétrole iranien en roupies.
Des systèmes alternatifs comme le SPFS russe (22 % des transactions des membres, Financial Times, juin 2025) et le CIPS chinois (17 %) remplacent peu à peu SWIFT. Même les cryptomonnaies s’invitent : au Venezuela, le Bitcoin couvre 6 % des transactions (The Edge, mai 2025). Une révolution silencieuse, mais bien réelle.
Pour les entreprises, c’est un séisme. Avec 40 %des paiements mondiaux encore en USD (SWIFT, mai 2025), la dé-dollarisationcomplique les virements internationaux.
Les taux de change deviennent plus volatils: convertir des dollars en euros ou en yuans coûte plus cher et demande une planification fine. Les PME, qui dépendent souvent de virements en devise étrangère, doivent jongler avec des contrats à terme pour se protéger, un défi logistique.
Mais cette transition ouvre aussi des portes : la Chine renforce ses échanges via la Belt and Road, offrant de nouvelles opportunités aux marchés émergents. Reste que les coûts de transition pèsent lourd, surtout pour les petits acteurs.
Le dollar reste le roi, avec 58 % des réserves mondiales (BRI, 2025), mais son trône vacille.
Voici trois scénarios :
Reéquilibrage progressif : L’USD tombe à 50 % d’ici 2030, l’euro monte à 25 %, le yuan à 10 %, et l’or à 15 % (Bloomberg, juin 2025). Un ajustement doux, porté par des accords bilatéraux.
Crise soudaine : Une crise (nouvelles sanctions, effondrement de confiance) pourrait ramener l’USD à 40 % d’ici 2027, déclenchant une volatilité folle (Reuters, mai 2025).
Recentrage multipolaire : Un système avec l’euro, le yuan, et l’euro numérique (testé en 2025, Financial Times) à 45 % pour l’USD d’ici 2030.
Oui, mais avec des bémols. La profondeur des marchés américains et la puissance économique US soutiennent l’USD. Pourtant, sa dette gigantesque (37,5 trillions USD) et les récentes annonces fiscales et douanières fragilisent sa crédibilité. Si le dollar perd son statut, l’inflation US pourrait bondir à 10 % (Goldman Sachs, 2025), rendant les importations hors de prix.
Les entreprises mondiales devraient repenser leurs modes de paiement commerce international, face à des taux de change instables. Une transition brutale serait chaotique, mais un retrait total semble improbable à court terme.
Euro : Avec 22 % des réserves (BCE, 2025) et l’euro numérique, il est un sérieux concurrent, renforcé par la stabilité européenne.
Yuan : À 3 %, il progresse grâce à la Chine, mais sa convertibilité limitée freine son essor (Bloomberg, mai 2025).
Or et cryptomonnaies : L’or (24 % des réserves russes) et le Bitcoin (6 % au Venezuela) gagnent du terrain comme valeurs refuges.
Monnaie BRICS : Une devise adossée à l’or, discutée à Kazan (Financial Times, juin 2025), reste spéculative.
À ce stade, le dollar domine encore, mais sa part va diminuer. Le scénario le plus plausible ? Un rééquilibrage progressif à 50 % d’ici 2030, avec l’euro et le yuan prenant du terrain. Une chute totale est peu probable sans alternative universelle, mais les politiques de Trump et la dette US pourraient accélérer un recentrage multipolaire.
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